Tu connais ce moment. Celui où tu dis “allez, au lit !”, et où ton enfant… devient soudain un poète bavard, un danseur hyperactif ou un avocat redoutable.
“Encore une histoire.” “J’ai soif.” “J’ai pas sommeil.”
Et toi, tu regardes l’heure, tu comptes les heures de sommeil qu’il te reste à toi aussi, et tu te demandes : “Mais pourquoi c’est si compliqué, chaque soir ?”
Rassure-toi : ce n’est pas (que) ton enfant.
C’est souvent le cerveau qui fait des siennes.
Et sans le vouloir, la plupart des parents commettent 3 erreurs simples qui sabotent le moment du coucher.
Avant tout : comprendre ce qui se joue dans sa tête
Le cerveau d’un enfant ne s’endort pas “parce qu’on lui dit d’aller dormir”.
Il s’endort quand son système nerveux est suffisamment calme et en sécurité.
Et ça, ça ne se décrète pas.
Ça se prépare.
Un enfant surexcité, stressé, ou encore dans la lumière vive a un cerveau en mode bêta (vigilance).
Pour dormir, il doit passer en mode alpha ou thêta (apaisement).
Et c’est justement là que la plupart des routines échouent.
Erreur n°1 : confondre “calme” et “silence”
Beaucoup de parents pensent qu’il faut que tout soit silencieux pour endormir un enfant.
Mais le silence n’apaise pas forcément un cerveau actif, surtout chez les petits qui ont peur du noir ou du vide.
Ce qu’il faut, c’est un apaisement émotionnel, pas une absence de bruit.
Le bon réflexe :
Crée un environnement rassurant, pas muet.
- Lumière douce et chaude (pas blanche ni bleutée)
- Voix lente, rythme prévisible (histoire, respiration synchronisée)
- Petits sons réguliers (musique calme, bruit blanc, veilleuse musicale)
Le cerveau interprète cette constance comme un signal de sécurité.
C’est exactement le même principe que le bercement d’un bébé : un rythme prévisible = un mental apaisé.
Erreur n°2 : les écrans jusqu’au dernier moment
“Allez, un petit dessin animé avant de dormir, ça va le détendre…” Pas vraiment.
La lumière bleue émise par les écrans bloque la mélatonine, l’hormone du sommeil, parfois jusqu’à 90 minutes après l’exposition.
Et pire encore : les contenus rapides, bruyants ou colorés stimulent la dopamine, l’hormone de l’attention et du plaisir immédiat.
Résultat : un cerveau surexcité qu’on essaie ensuite de calmer d’un coup.
Le bon réflexe :
Éteindre les écrans au moins 1 heure avant le coucher.
Remplace-les par :
- Une histoire racontée (voix douce)
- Un moment de gratitude ou de câlin
- Une activité sensorielle calme : dessin, massage, respiration
Cette transition aide le cerveau à basculer d’un mode “réactif” à un mode “introspectif”.
Erreur n°3 : “dormir, c’est juste aller se coucher”
Le cerveau d’un enfant ne comprend pas “dors”. Il comprend les rituels.
Quand tu dis “allez, dodo !” sans signal cohérent avant, tu demandes à son cerveau de changer d’état brutalement.
Un peu comme si on te disait “ferme ton ordinateur maintenant et dors tout de suite”.
Impossible.
Le bon réflexe :
Créer un rituel fixe et répétitif.
Pas besoin d’être long, juste prévisible.
Exemple :
- Pyjama
- Histoire
- Calin / phrase rituelle
- Lumière douce
- Musique ou silence choisi
Ce rituel devient un signal neurologique : le cerveau associe ces étapes à la détente.
En quelques jours, il anticipe le sommeil naturellement.
Bonus : les phrases qui calment (et celles qui stressent)
À éviter :
- “Allez, tu vas dormir maintenant !”
- “Si tu te lèves encore, je ferme la lumière !”
Ces phrases activent la peur et la résistance.
À préférer :
- “On va aider ton corps à se reposer.”
- “Ton lit est là pour te faire du bien.”
- “Tu peux penser à une chose que tu aimes avant de fermer les yeux.”
C’est fou, mais changer un mot change l’état du cerveau.
Ce qu’il faut retenir
Un enfant ne s’endort pas parce qu’il est fatigué, mais parce qu’il se sent prêt à lâcher prise.
Et ce lâcher-prise, c’est toi qui l’installes pas en imposant le sommeil, mais en apprivoisant la sécurité intérieure.



